Jaimelesfraisiers

Une citation que je devrais mettre en pratique "the way the world worked-which was badly-was just a strong incentive to live purposefuly and to be determined about living well"

15 août 2007

Un peu plus loin sur la droite

J'ai plusieurs mauvais penchants (écrire très peu sur mon blog, prendre un ton hautain pour donner des explications, commencer les phrases par "moi je", me révèler incroyablement sarcastique-à se demander comment j'arrive à sentir le goût de la nourriture avec une telle acidité en permanence sur la langue- soupirer sans raisons, me plaindre...) mais le pire (en tout cas celui qui pose le plus de problèmes) c'est que je déteste, je déteste qu'on m'aide ou me donne des conseils sans que je l'ai demandé. Je considère cela comme une intrusion impardonnable dans ma vie privée. Je sais que tout part d'une bonne intention, je sais que je devrais être reconnaissante mais je n'y arrive pas, en tout cas, pas sur le moment (et dans la plupart des cas, si je m'en veux de m'être emportée, je reste fermement convaincue que l'autre n'avait pas à agir ainsi même s'il l'a fait pour mon bien_ enfin ce qu'il a pensé être mon bien)

Il y a aussi la version édulcorée, quotidienne et totalement ridicule de ce travers. Ainsi, je ne compte plus les disputes avec ma mère qui ont commencé parce qu'elle avait rangé mes vêtements (oui ils étaient en boule par terre mais 1) ils étaient sales 2) je n'en avais pas encore assez pour faire une machine surtout qu'il faut économiser l'eau pour attention mot magique "l'environnement" 3) ils cachaient le fait que la moquette avait besoin d'un bon coup d'aspirateur). Elle, abasourdie par ce déchainement de violence alors qu'elle était en droit d'attendre des remerciements, concut généralement "Tu as le même sale caractère que ton père".

Sauf que.

Sauf que hier mon père a pris la voiture de ma mère. Il est rentré, s'est installé dans le jardin, ma mère est venue discuter avec lui pendant que je préparais un brownie dans la cuisine.

"Ohlàlàlà ta voiture mais il y a des papiers partout par terre, de la poussière, des toiles d'araignées...Heureusement j'ai nettoyé."

Ma mère, sur la défensive "Pourquoi tu as nettoyé?"

Mon père, qui ne voit pas venir le danger"Mais je te l'ai dit, il y avait des papiers partout et des toiles d'araignées"

Ma mère, d'une sincérité désarmante"Et alors, j'aime bien comme cela" (une pause) "Et puis je suis sûre que tu as lu les papiers"

Mon père, commençant à paniquer et à élever la voix "Mais non, non, j'ai juste nettoyé, voyons, tu ne voulais pas laisser ta voiture dans cet état"

Ma mère "Si c'est ma voiture, je la voulais exactement comme ça et puis même, ce ne sont pas tes affaires".

Alors là je me suis sentie minable. C'est vrai quoi, mon pauvre papa, il est allé travailler et gagner notre pitance (surtout que ce n'est pas donné la poudre d'amande pour le brownie) et en plus il a fait l'effort de ranger la voiture, gentiment, pour éviter ce désagrément à sa petite femme. Et moi, je réagis exactement de la même manière, quand, gentiment, ma maman m'évite des tâches ménagères dans ma chambre.

...

En réalité, j'ai fermement soutenu ma mère. Il s'agit de sa voiture, déjà elle l'a prêtée, mon père était censée la rendre dans l'état. Ok, l'état était catastrophique, mais il connaît ma mère, il sait que ce n'est pas une souillon et qu'elle allait la nettoyer. Qu'est-ce qu'il a à se mêler de ce qui ne le regarde pas, personne ne lui a rien demandé. Elle a bien le droit de faire les choses comme elle veut, quand elle le veut sans avoir à supporter l'air vaguement supérieur et protecteur "oui moi dans ma grande bonté j'ai fait ce qui était nécessaire pour toi pauvre petite chose incapable".

Je sais, je suis une garce, ma mère en serait une si elle n'était une mère et mon père est une pauvre victime qui devrait demander de toutes urgences l'asile familial à Glen Oak.

N'empêche que je suis ainsi. Cela changera peut-être, après tout je vais changer tout au long de ma vie et ce côté arrivera peut-être à s'estomper. Si je demande un service, évidemment que je suis reconnaissante. Si je vais mal et que je le dis, évidemment que j'apprécie le réconfort qu'on m'apporte. Mais bien souvent, je ne veux ni services, ni conseil, ni réconfort; je préfère parler de ce qui ne va pas pour réussir à définir exactement ce que c'est; je préfère faire les choses par moi-même quitte à me tromper; je préfère qu'on ne passe pas les limites que je crée. Je ne veux pas qu'on m'aide, je veux qu'on m'écoute et qu'on me laisse parfois tranquille. Parce que j'ai besoin, de temps en temps, d'être tranquille.

Et puis je suis certaine qu'il les a lus, ces papiers.

6 Comments:

  • At 2:29 PM, Blogger Moudi said…

    Mais... si tu me permets d'être un peu critique, il me semble que tu manques encore pas mal de compréhension vis-a-vis de tes amis (genre euh moi, enfin moins maintenant) qui n'ont pas forcément bien compris cette part de ta personnalité (oui parce que ce n'est pas très commun je trouve de raler pour ça, et que j'ai eu quelques fois la réaction hébétée de ton père) et, surtout, qui considèrent comme primordial de tout faire pour aider leur amie qui va mal (ou au moins, de lui faire plaisir (sans forcément ranger ses petites culottes, certes)).
    Ce que je veux dire, c'est que tu as des amis — dans l'ensemble à ce que j'ai compris — très attentionnés et aimant, et que ce n'est pas contre toi qu'il vont outre tes dispositions naturelles ; c'est que tu nous demandes un truc vachement dur !
    Si tu veux qu'on te laisse tranquille, tu n'as qu'à faire comme des millions de gens et n'avoir que des relations superficielles et égoïstes avec des gens qui se foutent de te rendre la vie plus belle. Je doute que ça te plaise tant que ça, donc... la solution, plutôt que de te fâcher tout le temps, ce serait de te convaincre enfin que les gestes et paroles de tes amis, spécialement quand tu ne les réclames pas (c'est beaucoup plus facile d'aider quelqu'un qui nous le demande, hein), sont simplement une preuve d'amour désintéressée, pas un vilain prétexte pour lire tes papiers (même si tu préfères penser ça, hein ? ;) ). Et même accepter que non, tu n'es pas un cas incurable, et que oui, tes amis te connaissent un minimum et sont capables de t'aider.
    Je pense que le problème, au fond, se situe là.

    (et puis bon, pour pas faire un commentaire trop désagréable, j'avoue que j'étais mort de rire devant le côté "air de famillle" xD et la liste de mauvais penchants est vraiment excellente)

     
  • At 10:00 PM, Blogger Delf said…

    tout comme moudi!

    mem si jréagis souvent comme Alex :p lol

     
  • At 2:52 PM, Anonymous Anonyme said…

    C'est une illusion si j'ai l'impression de commencer un tout tout tout petit peu à te connaître à force de te lire ?
    Bon courage pour le rangement !

     
  • At 7:33 PM, Blogger Dobby said…

    Je ne sais pas, tu as l'impression de savoir quoi sur moi? Dans un commentaire précédent tu as écrit que j'étais quelqu'un de bien ce qui est très exagéré (mais m'a beaucoup beaucoup touché au passage, tellement que je n'ai pas su quoi répondre). Ma mission est donc d'écrire plus sur les détails qui font de moi une personne peu digne d'estime (une fois j'ai traumatisé ma petit frère en le forçant à regarder X-files, ça compte?).

     
  • At 3:36 PM, Anonymous Anonyme said…

    Ta petit frère ? Tu as un lourd secret à avouer ?

     
  • At 9:47 AM, Anonymous Anonyme said…

    Je me suis mal exprimée en parlant de te connaître. Disons que quand je te lis, des fois ça ne m'étonne pas, je trouve que tes mots "cadrent" avec l'image (nécessairement fausse) que j'ai de toi, et d'autres fois je suis surprise (c'était le cas avec cette note). J'en déduis qu'inconsciemment je me suis fait une image de toi (que je serais bien incapable de préciser) et que cette image s'affine petit à petit. Au gré de ce que tu donnes à travers tes mots uniquement, bien sûr.

     

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