L'échiquier du mal

Cela va être une première dans mon blog : je vais effectivement parler du roman qui donne son titre à mon post d'aujourd'hui. Après tout aujourd'hui on est le premier novembre et comme tous les premiers quelque chose, c'est une bonne date pour les innovations.

L'échiquier du mal est un roman en 2 tomes paru en 1989. Son auteur est Dan Simmons un écrivain américain de science-fiction. Seulement ce n'est pas un roman de science-fiction, mais un livre fantastique qui rappelle ce que peut écrire Stephen King (qui en lisant ce roman a reconnu en Dan Simmons son plus grand rival, rien que ça...)

L'histoire se déroule majoritairement aux Etats-Unis : elle raconte la bataille qui oppose un policier, un vieux psychiatre et une jeune enseignante à des personnages doués du "Talent" c'est-à-dire le pouvoir de s'introduire dans l'esprit des autres et de contrôler leurs mouvements sans qu'il soit possible de leur opposer la moindre résistance. Ces personnes qu'ils réduisent à l'état de machine humaine, ils les appelent leurs "pions". Ceux qui ont le Talent peuvent aussi "conditionner" des serviteurs ce qui leur permet de les diriger totalement, même si le pion se trouve à l'autre bout du monde. Non seulement ils arrivent à "utiliser" les gens qui les entourent (les forçant par exemple à commettre un meurtre) mais ils ressentent aussi toutes leurs émotions et ils s'en repaissent comme un vampire qui suce le sang de sa proie. Le lien psychique est tellement fort dans le cas des pions conditionnés que la rupture de ce lien entraîne la mort cérébrale du pion.

Oui je sais, c'est gai.

Mais le premier tome est excellent, le deuxième bascule dans la violence gratuite (au point qu'on se demande qui sont les pires entre les méchants désignés et ceux qui les affrontent) ce qui ne rend pas moins urgent de savoir comment cette boucherie se finira.

Mais ce n'est pas exactement de cela dont je voulais parler. Un des personnages principaux est Saul Larski, le psychiatre. Adolescent en Europe pendant la seconde guerre mondiale, il a été déporté dans un camps de concentration dirigé par un vampire psychique, l' Oberst William Borden (non, non, je vous rassure, pas de révélation à deux centimes d'euros "en fait tous les nazis étaient de méchants vampires" "aaaaaaah", l'auteur nous présente les personnes doués du Talent comme aimant le pouvoir et la violence, le lecteur n'est donc pas étonné de retrouver ceux qui vivaient en Europe vers 1940 du côté d'Hitler). Saul a été utilisé par Borden : l'officier allemand a forcé l'adolescent à assassiner un autre officier. Ce viol mental hante toujours le psychiatre qui s'est lancé à la recherche de son vieil ennemi pour le tuer.

Finalement, Saul découvre que lorsque le pouvoir d'un des vampire se déclenche, celui émet une onde thêta dans son cerveau, onde qui résonne comme un écho dans le cerveau du sujet qui va être utilisé (pitié, ne me demandez pas plus d'explications il m'a fallu un quart d'heure pour comprendre cela!!). Saul s'est soumis à des séances d'auto-hypnose pour que, quand l'onde thêta résonne dans son cerveau, celui présente des personnalités différentes que l'Oberst devra détruire une à une avant de pouvoir prendre le contrôle de Saul, qui disposera ainsi d'une marge de temps pour attaquer. Comme des personnalités fictives n'auraient pas la force nécessaire pour retarder Borden, Saul a choisi des personnes ayant existé et dont le passé aura un sens pour Borden : il devient tour à tour des déportés morts dans les camps.

Si je résume : il y a des personnes qui peuvent en contrôler d'autres. A la fin, le grand gentil affronte le grand méchant mais il n'est pas seul : il est aidé par ce qui reste de la personnalité d'êtres humains qui ont été les victimes du grand méchant.

Cela ne vous rappelle rien? A personne? Bon ok alors c'est que j'explique mal. Parce que moi, non seulement le Talent cela m'a fortement rappelé le sort d'Imperio dans le tome 4 de Harry Potter mais le combat final Saul-Borden, je n'ai pas pu m'empêcher de le rapprocher de l'affrontement Harry-Voldemort dans ce même tome 4. Si Harry réussit finalement à survivre, c'est parce que les anciennes victimes de Voldemort réapparaissent sous la forme de souvenirs et aident le jeune sorcier. JK Rowling utilise plusieurs influences et connaissances qu'elle mêle pour créer un monde étonnament complexe et cohérent alors pourquoi pas?

Après, il est possible que je sois tellement obsédée par Harry Potter que j'en arrive à le voir partout. (Lecteur, il y a dans ce blog un indice de ma fan-attitude envers HP, vas-tu réussir à le trouver?). Par exemple, quand un prof m'a pour la première fois parlé de l'idée de pureté du sang qui prévalait en Espagne à partir du 16ème siècle (certains offices étaient réservés à ceux qui pouvaient prouver qu'ils n'avaient ni musulmans ni juifs dans leur ascendance) je l'ai tout de suite reliée aux sangs-purs du deuxième tome de HP.

N'empêche, si jamais je rencontre JK Rowling un jour, je lui demande si elle a lu L'échiquier du mal pendant sa rédaction du tome 4.